Je me souviens que ma grand mère, avec son accent de titi parisien, disait souvent qu'untel ou untelle avait une bonne trogne. Elle décrivait ainsi, avec affection et un peu d'ironie, le visage épanoui de quelqu'un qui avait fait bonne chère. Enfant, cela me faisait rire car la personne ainsi décrite avait les joues rougies par un petit verre de vin de trop.

Dans mon jardin ligérien, ma trogne c'est un arbre, un beau tilleul. Il a été taillé ainsi par les anciens propriétaires du jardin pour contenir son développement car il est très proche de la maison.

Dans nos campagnes, il est fréquent de voir des arbres en trogne ou en têtard. J'ai lu que cela témoignait d'une complicité historique entre les arbres et les agriculteurs. En effet, l'arbre offre ainsi son bois aux paysans pour fournir du bois de chauffage (bûche ou plaquette), du fourrage, du bois d’œuvre ou de travail (piquets, manches d’outils, poutres, charpente…)

Pour le moment, mon tilleul a encore ses belles feuilles d'automne et je profite de sa beauté. Bientôt il sera taillé. Ses feuilles dorées iront enrichir la terre de mes massifs et son bois sera broyé pour servir de paillis. Merci à cette belle trogne !

A quoi reconnait on que l'on est en automne ? 

Sur le sol humide, enfin, les pommes gâtées se mélangent aux feuilles abandonnées par les arbres. La terre devient sucrée comme la bonne tarte, faite des derniers fruits, qui cuit dans le four . S'il fait un peu froid, déjà, la cheminée crépite. Bientôt une soupe de légume réconfortante, après une journée au jardin, sera servie. Quelques châtaignes et un potimarron, des champignons.  Hum l'odeur de l'automne !

Une soupe oui mais pas avec ces champignons là ! Je n'en ferai pas une soupe. 

Et vous ? Parlez moi de votre automne

En ce moment, il y a un massif dans mon jardin de poche qui attire le regard. Vous le voyez à gauche. Du rouge, du gris, voilà une association un peu osée tout de même mais qui fonctionne je trouve lorsque le reste du jardin s'éteint.

Les arbustes de printemps (spirées, deutzia, céanothe) s'effacent pour laisser ceux d'automne sur le devant de la scène.

A gauche l'Euonymus alatus compactus, à droite le Cotinus coggygria 'Lilla' nana

Et le gris ? Et bien c'est tout simplement un helichrysum. Une belle vivace à grandes feuilles persistantes, duveteuses. Elle forme une grosse boule argenté avec les fleurs jaunes si caractéristiques de la plante à curry que l'on aime... ou pas.

Tout cela fait un massif vraiment pas discret ;)

De mémoire de jardinière (j'ai commencé en 2008), je n'ai jamais vu mes chrysanthèmes aussi tristes. J'ai même cru qu'ils ne fleuriraient pas. Je ne les ai pas arrosé pensant qu'ils n'en avaient pas besoin. J'ai eu tort.

Non seulement ils sont restés petits, je n'ai pas eu besoin de les pincer, mais ils sont vraiment moches. Regardez plutôt !

2021

 2022

 2021

 2022

J'espère au moins que je vais réussir à les sauver et que l'année prochaine ils m'enchanteront de nouveau. Cela me rend bien triste de me priver cette année de ces chères fleurettes. Une chose est certaine l'année prochaine, je pense à les arroser.

Comment sont vos chrysanthèmes cette année ? 

Si dans mon grand jardin ligérien, je dois tailler les arbres pour les rajeunir, c'est dans mon jardin de poche que mes arbustes demandent le plus de soin si je veux les contenir.

Impossible de laisser le prunier monter dans les hauteurs. Ainsi Gilles lui fait plusieurs fois par an sa coupe au bol. Une fois après la floraison en faisant attention de laisser les fruits. Et en ce moment, alors qu'il y a encore des feuilles, et que les fruits ont tous été grignotés par mes amis Jonas, le merle et fifi la mésange. 

Ce n'est pas un exercice facile car il faut éviter de casser tout ce qu'il y a au pied de l'arbuste. 

De mon côté, il faut que je m'occupe de mon rosier grimpant 'Gîte de France'. Je dois attacher ses nouvelles charpentières pour l'hiver. Cela ne va pas être une mince affaire. Je pense qu'il va se défendre. A suivre...